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Zéro gluten, le régime à tout faire ? Part 1

Written By Unknown on mercredi 18 juin 2014 | 17:13

De plus en plus de Français font la chasse à ce protide contenu naturellement dans les céréales. Méthode miracle ou nouvelle lubie alimentaire ? Nous avons enquêté pour vous.
Par : Katia Soave
Visuel : Getty Images

L’ennemi nutritionnel n° 1 !

« Accusé, levez-vous ! » Vous devez répondre des maux suivants : côlon irritable, surpoids, fatigue, troubles de l’humeur, douleurs musculaires, migraines, maladies de peau, spasmophilie, fibromyalgie… Devenu l’ennemi nutritionnel n° 1, le gluten n’est pourtant rien d’autre qu’un petit ensemble de protéines présent à l’état naturel dans le blé, l’orge, le seigle et l’avoine.
On en trouve par conséquent dans les produits de consommation courante comme le pain, les biscuits ou les pâtes. Mais pas seulement, car le mot gluten vient du latin glu, qui signifie « colle ». Et c’est parce qu’il permet aux ingrédients de bien se lier les uns aux autres que l’industrie agroalimentaire en est friande et n’hésite pas à en ajouter dans les sauces, les plats préparés, la charcuterie sous vide, les yaourts…
Faussement estampillé « industriel », le gluten figure donc un peu partout, jusques et y compris dans certains médicaments. De là à le rendre coupable de tous les maux, il n’y a qu’un pas que certains n’ont pas hésité à franchir.

Le dernier régime à la mode           

Manger glutenfree fait ainsi fureur outre-Atlantique. En France, le « zéro gluten » a été popularisé par le Dr Jean Seignalet*, chirurgien, immunologue et maître de conférences aujourd’hui décédé, qui le préconisait comme traitement pour atténuer les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde et de la maladie de Crohn.
Pourtant, d’après les gastro-entérologues, rien ne justifie d’exclure le gluten de son alimentation si l’on n’a pas été dûment diagnostiqué intolérant à ses protéines. « Il s’agit là d’une véritable maladie, la maladie cœlia­que, qui touche un peu moins de 1 % de la population. Elle ne peut être diagnosti­quée qu’à l’aide d’un test sanguin à la recherche d’anticorps et, en cas de résultat positif, elle devra être confirmée par une biopsie intestinale sous endoscopie », assure le Dr Olivier Corcos, gastro-entéro­logue à l’hôpital Beaujon, à Clichy (92).
A défaut, si l’on débute un régime d’exclu­sion sans avis médical, on court le risque de passer à côté de la maladie. Celle-ci est en effet compliquée à diagnostiquer, car ses symptômes sont très divers et ne lui sont pas spécifiquement liés, or, sans gluten, le nombre d’anticorps diminue progressivement et la muqueuse duodé­nale redevient normale, ce qui fausse automatiquement les tests ultérieurs.

Un choix compliqué et coûteux            

Même s’il n’est pas dangereux en soi de manger sans gluten quand on n’est pas atteint de la maladie cœliaque, il s’agit d’un régime onéreux, difficile à suivre et source de carences alimentaires, en fibres végétales notamment. D’où l’incompré­hension de nombreux malades cœliaques qui, eux, n’ont pas le choix. « C’est une vraie galère. Il faut constamment faire la chasse aux étiquettes, les repas en société sont compliqués et les produits sans gluten sont plus chers que les autres », raconte une jeune femme sur un forum consacré à la maladie.
Qu’importe ! Nombreux sont ceux qui se lancent bille en tête. Comme le constate régulièrement dans ses consultations le Pr Bruno Bonaz, gastro-entérologue et neurophysiologiste au CHU de Grenoble, « les patients sont convaincus que ce régime leur fait du bien, quoi qu’il arrive. Ils viennent me consulter pour se rassurer, au cas où. Quand je leur suggère d’arrêter, je sais qu’ils continueront ». Et pour cause, car les témoignages pour attester de ses bienfaits abondent !

A suivre...
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Elaboré et Publié Par Dany Bibota
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